Les conférences se déroulent au début de l’allée K.
Pensez à vous rendre à votre conférence en avance, les places sont limitées.
Vendredi 17 mars : L’autonomie au quotidien, ça se construit
Est ce qu’aller vers plus d’autonomie ne serait pas une des options à étudier au plus vite si cela n’a pas déjà été fait? On nous parle de sobriété depuis quelques mois, nouveau mot à la mode chez nos politiques. Cette sobriété, au vue du contexte actuel, est sans doute la voie à explorer sur plusieurs aspects de notre vie : énergétique en premier lieu mais aussi dans notre consommation qui devrait se réduire et se relocaliser. Etre moins dépendant des énergies fossiles, des usines de l’autre bout du monde, fabriquer au maximum nos produits avec des matières premières locales, recycler, réutiliser, réemployer : une nouvelle société en devenir que nombreux d’entre nous vit déjà. Nous serions plus de 2 milliards de réenchanteurs, titre du manifeste d’Aurélie Piet de Marc Luyckk Ghisi paru en février 2023 aux éditions Actes Sud, à avoir cette volonté de vouloir changer le monde à notre échelle et sur notre territoire. Ce changement passe par une autonomie qui se construit, pas à pas, au quotidien.
12h Consommez moins, consommez mieux – Association The Greener Good
Comment mieux consommer – autrement dit, consommer moins ? Comment calculer facilement son empreinte écologique ? Comment repérer les pistes d’amélioration, seul ou en famille ? L’association The Greener Good donne des clés très pratiques et très simples pour passer en revue les sphères principales de la vie quotidienne : alimentation, habillement, produits d’hygiène et pour la maison mais aussi choix d’une banque éthique, mobilité, pratiques numériques, dépenses énergétiques, etc. 1, 2, 3… action !
L’association The Greener Good se mobilise depuis 2016 pour l’adoption de modes de vie plus durables, en mettant en lumière les alternatives existantes. L’association publie Consommez moins, consommez mieux aux éditions Terre vivante.
14h00 Produire son électricité – Tristan Urtizberea
Vous rêvez de devenir autonome en électricité ?
Le photovoltaïque est la méthode la plus simple et performante pour y parvenir. Convaincu qu’il n’y aura pas de transition sans décroissance énergétique, Tristan Urtizberea propose un guide complet et accessible pour autoconstruire son installation et produire son électricité. Notions de base, calcul de l’ensoleillement, installation sur une toiture, un van amménagé, une tiny house ou un bateau : l’auteur décrit toutes les les possibilités que peuvent offrir les panneaux photovoltaïques.
Ingénieur de formation, spécialiste des énergies renouvelables, Tristan Urtizberea a dirigé l’équipe de développement solaire du producteur d’énergie verte Akuo Energy. En 2019, il quitte Paris et se lance dans une vie nomade pour aller à la rencontre d’initiatives de résilience locales. Depuis, il aide les particuliers à mener à bien leurs projets solaires et énergétiques. Il est l’auteur de Produire son électricité aux éditions Ulmer.
16h00 Penser la relocalisation – Jérôme Cuny
Face aux pénuries qui pèsent sur nos approvisionnements, il apparaît urgent de relocaliser les productions qui permettent de satisfaire nos besoins. Pourtant, fabriquer localement ce que nous consommons ressemble à une gageure : pour produire plus de choses, y compris grâce aux technologies les plus avancées, il faut davantage de matières premières, et d’énergies.
Ces ressources, qui viennent presque toutes d’autres pays, nous maintiennent dépendants des chaos du monde. Produire plus revient aussi à polluer davantage, alors même que nous nous sommes engagés à réduire nos émissions de GES. Tana que nos biens de consommation sortent d’usines lointaines, nous pouvons ignorer leur impact sur la planète.
Construire notre autonomie va nous obliger à renoncer à l’accessoire pour l’essentiel, car relocaliser ne sera possible que si nous acceptions de consommer, de posséder et de jeter moins.
Jérôme Cuny est océanographe physicien de formation. Après avoir piloté des entreprises liées aux questions écologiques, il se spécialise sur la question de la réindustrialisation dans le cadre des limites planétaires. Aujourd’hui, chercheur indépendant, enseignant et consultant, il travaille sur la compatibilité des modèles économiques avec la préservation de l’environnement. Il est l’auteur de Relocaliser aux éditions Tana.
Samedi 18 mars : Accompagner nos jeunes
On ne compte plus les discours de jeunes diplômés de grandes écoles qui revendiquent depuis plusieurs années, mais particulièrement en 2022, leur souhait d’oeuvrer à une société plus résiliente et de trouver du sens à leur vie. Mais il n’y a pas que les jeunes diplômés qui expriment ses souhaits. Les autres n’ont pas le même porte voix et pourtant ils sont tout aussi déterminés face à l’urgence climatique que nous traversons. 65 % des 18-35 ans considèrent d’ailleurs le changement climatique comme une urgence mondiale. Chacun exprime cette préoccupation à travers un comportement qui lui est propre : ne plus prendre l’avion, arrêter de manger de la viande, refuser un poste bien payé, vivre dans un habitat groupé, mutualiser au maximum, … Ecouter et dialoguer avec ces jeunes est indispensable pour construire ensemble cette société plus frugale à laquelle nous ne pourrons échapper. Et cette société se construira surtout avec et par eux. Alors essayons de les comprendre et de faire avec eux.
12h00 Mon enfant ne veut plus manger de viande. Comment l’accompagner ? Carole Ibrahima
De plus en plus d’enfants et d’adolescents ne veulent plus manger de viande. Quand, à 9 ans, sa fille lui a fait part de son désir d’arrêter la viande, Carole Ibrahima a mené une enquête approfondie et révolutionné sa cuisine pour trouver les solutions gourmandes et sans carences. Elle partage cette expérience réussie : ses premières inquiétudes et ses tâtonnements initiaux, puis les solutions qu’elle a adoptées pour accompagner sa fille dans ses choix d’alimentation. Dix ans plus tard, la petite fille est pleine de vie et en parfaite santé. Humour, amour et bonnes recettes équilibrées sont au menu de cette conférence rassurante et positive.
Carole Ibrahima est illustratrice, styliste et photographe culinaire, et sophrologue… et maman carnivore d’une jeune végétarienne ! Elle est l’autrice de Maman, je ne veux plus manger de viande ! aux éditions Terre vivante.
14h00 Accompagner nos jeunes – Julien Vidal, Lola Gouiffes, Tanguy Descamps et Maxime Ollivier
Bifurquer, déserter, basculer : nous avons entendu ces verbes tout au long de l’année 2022. Mais au delà de verbes, cela correspond à une profonde aspiration de nos jeunes d’aujourd’hui. Difficile dans le contexte actuel de choisir la voie qui va nous épanouir. Cette question est au coeur des réflexions des jeunes, qu’ils soient lycéen, étudiant ou déjà dans la vie active. Doutes, angoisses, éco anxiété, … autant d’émotions qui arrivent ou restent au fil des semaines et des mois. Ecouter, rassurer, conseiller, accompagner ces jeunes qui vivent ; autant de possibilités qui nous sont offertes. Sortir des attentes que les parents projettent, accepter le risque d’un chemin différent, explorer de nouvelles voies, découvrir de nouveaux métiers, renoncer à la voie tracée … tout cela est possible. Ils sont de plus en plus nombreux à témoigner. D’autres voies restent à explorer.
Après avoir travaillé dans la solidarité internationale, Julien Vidal a lancé le mouvement Ça commence par moi (http://cacommenceparmoi.org) pour s’attaquer aux causes des dérèglements des écosystèmes. Aujourd’hui, il œuvre via différents médias à faire des grands changements à venir une formidable opportunité de se reconnecter au vivant. Il est notamment l’auteur de Ça commence par moi (Seuil, 2018) et 2030 Glorieuses, pour une République du Vivant (Actes Sud, 2022). Son dernier livre Mon métier aura du sens, plus de 30 métiers durables et solidaires au service du vivant vient de paraître aux éditions Vuibert.
Lola Gouiffes est chargée d’animation et de mobilisation citoyenne climat à la Direction de la Transition Écologique et du Climat de la Ville de Paris. Parallèlement, elle s’engage au côté des Pépites Vertes, un média et une communauté pour équiper les jeunes talents de la transition écologique et transformer durablement le monde du travail. Depuis bientôt 2 ans, elle est membre du Club des Pépites, la communauté nationale des jeunes pros de la transition écologique qui rêvent de transformer durablement le monde du travail! https://lespepitesvertes.fr/clubdespepites/
Tanguy Descamps, 26 ans, est un citoyen convaincu de la nécessité d’une radicalité raisonnable pour faire face à la crise écologique. Co-auteur de « Basculons ! dans un monde vivable » (Actes Sud, 2022), il est animateur de la Fresque du Climat et propose des conférences sur la bascule écologique auprès de tous types de publics. Passionné de littérature et de sociologie, il s’intéresse aux bifurcations vers des métiers utiles et sensés.
Jeune diplômé de Sciences Po Toulouse, Maxime Ollivier a participé à la création de la Bascule, un mouvement citoyen qui œuvre à la diffusion de nouveaux récits afin de faire émerger un modèle de société basé sur le respect de la nature et de l’humain, grâce à l’intelligence collective, à la coopération et aux expériences existantes dans leur diversité. Il a travaillé avec la Primaire populaire en tant que chargé de mobilisation. Il est co auteur du livre Basculons dans un monde vi(v)able, paru en 2022 chez Actes Sud.
16h00 Le courage de renoncer, le difficile chemin des élites pour bifurquer – Jean-Philippe Decka
Comment remettre en question un système qui vous privilégie ?
Alors que le business as usual devient criminel au sens premier du terme, de plus en plus de jeunes diplômés d’écoles prestigieuses sortent des clous en clamant l’urgence à transformer un système socio-économique écocidaire – AgroParisTech, HEC, Polytechnique… : les discours d’une partie de ces jeunes renonçants ont été très médiatisés au début de l’été 2022.
En s’appuyant sur les recherches récentes en sciences sociales et sur les témoignages d’anciens élèves de grandes écoles de tout âge (les alumni), Jean-Philippe Decka décortique la prise de conscience, les doutes et les freins rencontrés par cette élite sur le chemin du renoncement consistant à tourner le dos à une carrière prestigieuse ultra rémunératrice et aux nombreux privilèges qui l’accompagnent.
Pour autant, qui bifurque seul s’expose à une marginalisation et un épuisement dans la lutte. C’est pourquoi l’auteur affirme la nécessité de s’unir : faire système collectivement en marge du système dominant pour éviter le greenwashing et construire un modèle de société véritablement respectueux des limites planétaires.
Jean-Philippe Decka est un « renonçant », un « bifurqueur » ; c’est-à-dire que, suite à une violente prise de conscience de l’urgence climatique, il a volontairement tourné le dos à la vie de privilèges que lui promettaient son diplôme d’HEC obtenu en 2010 et sa carrière en start-up. Convaincu que les élites ont un rôle précieux à jouer dans le bouleversement du système socio-économique, il est déterminé à faire école et anime notamment depuis 2020 le podcast Ozé, dans lequel il tend le micro à ceux qui, comme lui, ont fait le choix de renoncer. Il est l’auteur du livre Le courage de renoncer aux éditions Payot
Dimanche 19 mars : Les arbres font partie intégrante de nos vies
Peter Wohlleben, ingénieur forestier allemand, auteur notamment de La vie secrète des arbres paru en 2017 aux Arènes, a permis, à travers ses écrits et ses témoignages, aux français de changer leur regard sur les arbres. De nature passive, les arbres sont devenus des êtres vivants capables de communiquer entre eux, de coopérer, … L’arbre est un compagnon indispensable de nos vies, il stocke le CO2, il nous met à l’ombre, il remet de la vie dans les sols, il nous met à l’abri des inondations, il permet un air plus sain, … mais tout ceci est une vision anthropocentrée où, à nouveau, la nature est vue à travers la paire de lunettes utilitaire de l’homme. Mais l’arbre c’est bien plus que cela … et nos intervenants pourront partager avec vous les liens tissés avec ces êtres vivants envoutants, ressourçants, réconfortants.
12h00 L’homme qui arrêta le désert – Damien Deville
Depuis le Burkina Faso, aux confins des dunes sahariennes, une voix inspirante s’élève : celle de Yacouba Sawadogo. Lauréat du Right Livelihood Award, prix Nobel alternatif, il consacre sa vie à planter des arbres aux portes du désert.
Alors que tout semblait perdu, qu’au début des années 1980, une grande sécheresse décimait les troupeaux et contraignait les familles à l’exil, Yacouba a fait le choix de retourner à la terre. En réinventant la méthode ancestrale du zaï, en renouant avec les héritages de sa propre lignée familiale, les « faiseurs de pluie », et en défrichant les chemins d’une quête spirituelle, il a ressuscité la vie. Les familles se sont réinstallées, les champs ont retrouvé leur fertilité, et l’antilope, le hérisson et l’oiseau ont repris leurs quartiers : le village de Yacouba est redevenu un monde de relations, une oasis verdoyante, une terre de poésie et de partage.
Raconter l’œuvre de Yacouba Sawadogo, c’est faire découvrir la philosophie d’un homme devenu, au fil des années, le cœur battant de tout un peuple. À l’heure où les territoires tremblent, où le changement climatique menace les écosystèmes, où l’humanité érige plus de murs qu’elle ne construit de ponts, nous avons besoin de ces voix qui font briller les lumières de notre temps.
Damien Deville est géographe et anthropologue de la nature, enseignant à l’Université catholique de l’Ouest. Il cultive une pensée qui cherche à dynamiter l’individualisme et l’anthropocentrisme en repensant le lien à l’autre. Franco-burkinabé, ses expériences en Afrique de l’Ouest éclairent son présent en Occident. En parallèle de ses recherches, il copréside la fédération de l’Archipel des alizées. Il est l’auteur de Toutes les couleurs de la Terre et de L’homme qui arrêta le désert aux éditions Tana et Entendre la Terre aux éditions du Pommier.
14h00 Être un chêne – Laurent Tillon
Les arbres aussi ont une histoire.
Et ils la racontent à tous ceux qui perçoivent les mille petits signes inscrits dans leur écorce, dans la forme d’une branche ou l’amitié nouée avec leurs voisins. Depuis son adolescence, Laurent Tillon écoute patiemment Quercus, un grand chêne sessile dans la force de l’âge, deux cent quarante ans. Il nous révèle une histoire pleine d’aventures aussi diverses que tumultueuses qui a débuté avant la Révolution française. Au gré d’innombrables péripéties émaillées de batailles silencieuses et d’alliances inattendues, de pilleurs et de parasites, de tempêtes et de trahisons, s’entremêle subtilement l’histoire de Quercus à celle de tout le petit peuple de la forêt, capricornes et salamandres, mulots et chauves-souris, pics et chouettes.
Entre poésie et philosophie, on découvre quelques-uns des grands secrets de la forêt et quelques pistes à explorer pour admirer longtemps encore Quercus et toute sa communauté forestière.
Laurent Tillon est responsable biodiversité de l’Office national des forêts (ONF), en charge des inventaires faunistiques, notamment des mammifères (en particulier les chauves-souris, dont il est un grand spécialiste) et des batraciens. Il vit au cœur de la forêt de Rambouillet, qui lui a inspiré son essai Être un chêne (Actes Sud, 2021). Il est l’auteur de Et si on écoutait la nature? aux éditions Payot. Il vient de publier Les fantômes de la nuit aux éditions Actes Sud.
16h00 L’appel de la forêt, 1 an d’activités avec les enfants pour se reconnecter à la nature – Anne-Jeanne Etienbled-Darmon Isabelle Mayor et Assia Rabinowitz
Pour tous ceux, parents ou non, qui souhaitent partager avec des enfants des échanges ludiques et créatifs
Au fil des saisons et à travers différentes pratiques manuelles et sensorielles (langage des oiseaux, pistage, jeux, yoga, musique, recettes…), chacun se reconnecte à la nature. On apprend à vivre un cercle de gratitude, à fabriquer des cordes en fibre sauvages, à faire du feu par friction, de la lessive de lierre… tout en augmentant sa confiance en soi, en prenant soin de l’autre et de son environnement.
Inspiré des approches des Forest Schools, de la pédagogie Montessori et des 8 Shields (issue des peuples premiers), Anne-Jeanne Etienbled invite à explorer, s’amuser et interagir avec le vivant. Son objectif est de développer une curiosité et une relation sensible à la nature dans le bien être et la joie de chacun.
Anne-Jeanne Etienbled-Darmon est responsable pédagogique Montessori dans différentes écoles. Elle est formée à la Pédagogie par la Nature (PPN) et à la naturopathie. Fondatrice de POUCE!, elle y anime des sorties Nature les dimanches, lors des vacances, en écoles et des Anniv’Nature. Elle aime y partager des moments de (re)connexion au vivant (www.facebook.com/POUCENature). Elle est co autrice du livre L’appel de la forêt, 1 an d’activités avec les enfants pour se reconnecter à la nature aux éditions Ulmer.
Isabelle Mayor est scénariste et réalisatrice pour le cinéma. Passionnée par les pédagogies alternatives et la connexion à la nature, elle s’est formée à l’approche des 8 Shields avec Norbert Fond puis avec l’Appel du mentor. Elle accompagne les enfants, les familles et les adultes dans ce processus de régénération culturelle. Elle est co autrice du livre L’appel de la forêt, 1 an d’activités avec les enfants pour se reconnecter à la nature aux éditions Ulmer.
Assia Rabinowitz est éditrice de guides de voyages. Convaincue du bien-fondé des Forest Schools, elle s’est formée à la Pédagogie Par la Nature (PPN) avant de lancer l’Appel de la forêt, pour faire profiter les petits Franciliens (et les grands!) de la proximité des magnifiques forêts environnantes. Elle est co autrice du livre L’appel de la forêt, 1 an d’activités avec les enfants pour se reconnecter à la nature aux éditions Ulmer. https://www.appeldelaforet.fr
Lundi 20 mars : S’informer pour agir
L’information est au coeur de nos vies modernes. Nous sommes bombardés quotidiennement d’informations plus ou moins justes, plus ou moins vérifiées, plus ou moins là pour nous manipuler et nous inviter à avoir des attitudes notamment consommatrices pas toujours bénéfiques pour nos vies, ni pour notre planète. Mais comment séparer le bon grain de l’ivraie ? A qui se fier ? Comment développer nos esprits critiques et trouver l’information qui nous semble juste et utile ? Trois interventions cruciales pour adapter nos actes aux enjeux actuels : s’informer, se déplacer et se nourrir.
12h00 Mieux s’informer – Anne-Sophie Novel
Les informations vous stressent ou vous fatiguent ? Bienvenue au club ! La moitié d’entre nous ne savent plus où donner de la tête face à une profusion devenue toxique : la multiplication des écrans et des sources d’information sont telles que nous sommes la plupart du temps informé•es pour de faux ou par défaut.
Et si vous vous énervez régulièrement contre les médias, si vous avez la sensation qu’ils tournent tous en boucle, qu’ils ne diffusent qu’une information biaisée et anxiogène et que cela ne sert plus à rien de les écouter… vous faites sans doute partie des 77 % des Français•es qui limitent ou cessent de consulter les informations.
À qui se fier donc ? Comment reprendre la main sur les médias qui nous entourent ? Et comment trouver les bonnes sources d’information, utiles pour notre vie individuelle et collective ?
Il est possible de mettre fin à la capture de notre attention : comme nous avons appris à mieux manger en faisant attention au contenu de nos assiettes, nous pouvons mieux nous informer en veillant à ce qu’on met dans notre tête. Il est possible de se libérer des boucles informationnelles, de s’affranchir des algorithmes, de ne plus tomber dans le panneau de l’infox, de s’assurer de la qualité de l’information consommée, de soutenir de bons journalistes. Et in fine de mieux voter, en conscience des enjeux collectifs et des stratégies de nos potentiels représentants.
Anne-Sophie Novel est journaliste, autrice et réalisatrice. Elle travaille pour de nombreuses rédactions et a écrit plusieurs ouvrages sur différents sujets de société (locavorisme, économie du partage, traitement médiatique de l’écologie, rapport au vivant). Elle est l’actrice de Mieux s’informer récemment paru aux éditions Actes Sud.
14h00 Pourquoi pas le vélo ? – Stein van Oosteren
» Le vélo, c’est pour s’amuser et ça grille les feux rouges. C’est culturel. Ça ne marchera jamais en France.» «Le vélo, c’est dangereux !» Qui de mieux pour démonter ces idées reçues qu’un Néerlandais installé en France ? Peu savent que les Pays-Bas, reconnus comme le paradis du vélo, étaient eux-mêmes un «pays de la bagnole» dans les années 1970, avant que la population ne déclenche une révolution du vélo spectaculaire. Comme quoi la révolution de la pédale relève avant tout d’une volonté citoyenne et politique.
Avec un humour redoutable, Stein van Oosteren nous explique pourquoi il faut rendre le pays du Tour de France cyclable: parce que c’est bon pour la santé, le moral, l’autonomie des enfants, la vie de quartier, la planète… Il démonte les multiples freins à la pratique du vélo, qu’ils soient politiques ou bien souvent situés «entre nos deux oreilles». Car pour cet auteur rompu aux débats avec les élu.e.s municipaux,il est temps de se poser les bonnes questions à propos du transport. Par exemple, non pas combien de voitures peuvent circuler sur une rue, mais plutôt combien de personnes? Une piste cyclable faisant passer sept fois plus de personnes qu’une voie pour les voitures, le calcul est vite fait !
Pour croire au changement, il faut le vivre. À défaut de pouvoir vous emmener aux Pays-Bas, Stein van Oosteren vous propose de revisiter l’espace public avec son regard de Néerlandais. De ce voyage, vous reviendrez heureux et étonné, comme vous revenez d’un séjour au royaume du vélo : pourquoi pas le vélo, en effet ?
Porte-parole du Collectif Vélo Île-de-France, le Franco-Néerlandais Stein van Oosteren anime le débat sur le vélo en France depuis la sortie du documentaire Why we cycle (Pourquoi le vélo) en 2017. Pourquoi pas le vélo ? Est son premier essai paru aux éditions Ecocosiété.
16h00 Du bon sens dans nos assiettes – Anthony Berthou
En nutrition, le xxie siècle est un paradoxe : nous n’avons jamais eu un accès aussi facile à la nourriture et, pourtant, nous avons rarement été aussi perdus quant à ce que nous devons manger. Car depuis dix ans, on observe une inquiétante hausse des intolérances alimentaires et des pathologies dites “de civilisation”. Diabète, troubles inflammatoires de l’intestin, sclérose en plaques, cancers, … Autant de maladies qui n’existaient quasiment pas il y a quelques siècles.
Avec une approche à la croisée de l’évolutionnisme, de la biologie et de la nutrition, Anthony Berthou fournit une explication lumineuse à ces dérèglements : la désynchronisation de notre corps avec son environnement direct, au contact duquel ont pourtant vécu nos ancêtres depuis les chasseurs-cueilleurs.
Il fait le pari de prendre à rebrousse-poil les “régimes” faciles en donnant les clés de compréhension de la nutrition au lecteur. De la vie des cellules à la fragile harmonie de notre microbiote, en passant par les “centrales électriques” de notre corps, il simplifie pour nous les grands mécanismes de la biologie pour que nous puissions reprendre les rênes de notre alimentation.
La solution apparaît alors limpide : retrouver ces évidences que nous avons oubliées de nos ancêtres. Suivre le rythme du soleil, manger à chaque saison ce qui pousse autour de nous, écouter notre corps et le laisser bouger quand il en a besoin, resynchroniser notre horloge biologique avec le jeûne…
C’est ce programme nutritionnel et écologique qu’Anthony Berthou construit au fil de son propos, nourri de cinq ans de recherches dans le cadre de sa pratique de nutritionniste et de ses lectures croisées d’histoire, d’anthropologie et de médecine.
Ancien membre de l’équipe de France junior de triathlon, Anthony Berthou est nutritionniste spécialisé en micronutrition et en sport-santé. Il défend une santé holistique, intégrant nutrition, activité physique et pleine conscience. Il enseigne à l’École polytechnique de Lausanne et intervient régulièrement dans des universités et auprès d’équipes nationales et olympiques françaises. Il est l’auteur du livre Du bon sens dans notre assiette paru aux éditions Actes Sud.
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